Source de l'article : news tank - Rh Management (Actualité n° 318662 du 18 mars 2024)

Pour 67 % des dirigeants de PME-TPE, la mobilité internationale des apprentis est importante et présente des atouts comme l’acquisition de nouvelles compétences, mais l’absence des jeunes à leur poste de travail est un frein à la mobilité pour 41 % des dirigeants. C’est ce qui ressort d’une enquête OpinionWay/Opco EP réalisée début mars 2024 auprès de 300 dirigeants de PME-TPE.

Opco EP, qui finance près de 20 % des contrats en alternance en France (y compris DROM), prend en charge les frais liés à la mobilité et valorise ce dispositif auprès des employeurs et des CFA. Il en a fait un sujet d’expérimentation. En 2023, Opco EP a été désigné comme opérateur unique pour la gestion de tous les contrats transfrontaliers.

Le 13/03/2024, l’Opco a organisé un colloque dédié à la mobilité internationale des apprentis réunissant 200 CFA, alternants, acteurs de l’emploi-formation et experts, dont l’enjeu était d’identifier les leviers permettant de dynamiser les mobilités et de lever les freins.

 

Les atouts de la mobilité à l’international

Pour les dirigeants de PME-TPE interrogés, la mobilité à l’international des apprentis présente les atouts suivants :

• 49 % : développer l’employabilité et les compétences (60 % dans le commerce et le secteur HCR)
• 44 % : acquérir de nouveaux outils, techniques ou compétences
• 36 % : s’ouvrir au marché international (PME : 46 %)
• 32 % : recruter et fidéliser les apprentis et candidats (PME : 47 %)

 

Un critère important de recrutement pour les dirigeants de PME

La mobilité à l’international est un critère important au moment du recrutement pour 67 % de dirigeants :

• 83 % pour les patrons de PME
• 66 % pour les patrons de TPE

 

Les freins

• 41 % : l’absence de l’apprenti à son poste de travail
• 39 % : le maintien de la rémunération de l’apprenti pendant la période de mobilité
• 30 % : la mobilité peut donner envie à l’apprenti de ne pas rester dans l’entreprise
• 24 % : la mobilité n’a pas de plus-value dans votre métier

« Malgré des avancées législatives et financières, la mobilité internationale dans le cadre de l’apprentissage nécessite un temps de pédagogie pour lever les freins exprimés, et anticiper l’organisation de ces expériences d’une durée maximum de 12 mois », selon Opco EP.

 

Pour 42 % des CFA, la mobilité internationale était un enjeu pour la rentrée 2023

Opco EP a questionné plus de 1.000 CFA en juillet 2023 dans le cadre de l’accompagnement et du conseil aux entreprises. Il en ressort que :

• Pour 42 % des CFA rencontrés, la mobilité internationale était un enjeu pour la rentrée 2023, et que 33 % avaient prévu de l’organiser pour leurs alternants ;
• La mobilité est majoritairement organisée pour des groupes d’apprentis (73 %). Ces mobilités sont majoritairement d’une durée inférieure à quatre semaines. Les mobilités longues étant plutôt pratiquées dans l’enseignement supérieur ;
• Les CFA considèrent que les démarches administratives qu’ils doivent réaliser pour ces mobilités sont à simplifier.

« La mobilité plus faiblement mise en œuvre par les TPE » (A. Mougenot, présidente Opco EP (CFTC))

A. Mougenot - ©  D.R.

 

« La mobilité est considérée comme un acquis dans le cadre des études supérieures, mais elle est plus faiblement mise en œuvre pour les alternants préparant un premier niveau de qualification, et dans le cadre des contrats d’apprentissage conclus par les très petites entreprises.

Pourtant, [la mobilité] est plébiscitée au moment de l’embauche par les dirigeants, elle doit donc être désormais appuyée par l’ensemble de la filière. »

Aline Mougenot, présidente (CFTC) Opco EP

 

Méthodologie

• Un échantillon de 300 dirigeants de TPE/PME françaises interrogés sur panels du 29/02 au 04/03/2024.

• L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de taille salariale et de secteur d’activité.

• Les résultats ont été pondérés par ces mêmes critères afin d’être représentatifs de la population étudiée.