CPF : en légère progression, les abondements par les entreprises restent largement minoritaires (Baromètre Cegos 2023)

Publié le 16 octobre 2023


Six responsables RH français sur dix n’ont pas augmenté en 2023 les dépenses de formation sur leurs fonds propres, révèle le focus sur les dispositifs de formation, publié mardi 10 octobre 2023, dans le cadre du baromètre international Cegos 2023. Ils sont également 81 % à accompagner les reconversions, tandis que 20 % des salariés sondés ont accédé à un parcours certifiant ou diplômant depuis 2021. Concernant le CPF, 40 % des services RH envisagent ou ont déjà abondé au cas par cas le compte CPF de leurs salariés, 20 % ont déjà ou vont négocier un accord d’abondement

 

Dédiée aux politiques de formation en entreprise et publié mardi 10 octobre 2023, l’édition 2023 du baromètre international du groupe Cegos intègre un focus sur la position des décideurs RH français face aux dispositifs de développement des compétences, qui révèle que 8 sur 10 d’entre eux déclarent accompagner les reconversions. Pour 39 %, la démarche est engagée dans la perspective d’une mobilité interne à l’initiative du salarié, pour 36 % quand il s’agit de répondre à un besoin sur des métiers rencontrant des difficultés de recrutement, pour 18 % quand l’objectif est une mobilité externe voulue par l’employé, et pour 7 % quand cette dernière est impulsée par l’entreprise.

Par ailleurs, six responsables RH sur dix n’ont pas augmenté en 2023 les dépenses de formation sur leurs fonds propres quand 20 % l’ont fait, notamment pour compenser les pertes éventuelles de refinancement précise l’enquête. Face à un contexte économique incertain, 8 % des entreprises ont eu recours à des financements publics dans le cadre du soutien de l’État aux embauches en alternance ou du FNE-Formation, et 13 % ont baissé leur propre budget dédié au développement des compétences.

20 % DES SALARIÉS ACCÈDENT À UN CURSUS CERTIFIANT

Les salariés qui se sont vus proposer un parcours certifiant ou diplômant ces deux dernières années par leurs employeurs ne représentent que 20 % des sondés, tandis que 25 % des responsables RH déclarent avoir déployé (+8 points) une offre de ce type, quand la réflexion est en cours pour 44 %. Pour 53 % des employés, ces parcours garantissent l’adaptation aux évolutions de leur poste de travail (37 % des cadres RH). Pour 41 %, ils contribuent à leur performance et pour 40 % ils sécurisent leur employabilité.

En ce qui concerne le Compte personnel de formation, 40 % des services RH envisagent ou ont déjà abondé au cas par cas le compte CPF de leurs salariés, 20 % ont déjà ou vont négocier un accord d’abondement (+12 points), et 33 % n’abondent que très rarement ou jamais (-2 points). Pour les salariés, ce dispositif est perçu à la fois comme un outil de maintien de l’employabilité et de reconversion. Ainsi, parmi ceux qui ont utilisé leur CPF ou qui envisagent de le faire, 39 % souhaitent développer leurs compétences pour leur poste actuel (-3 points), 32 % optent pour un autre projet professionnel, et 17 % pour un projet personnel (-3 points).  

CRITÈRES DE CHOIX SUR "MONCOMPTEFORMATION"

Le principal critère des salariés pour choisir un parcours sur "Moncompteformation" est la réputation de l’organisme de formation. C’est le cas pour 31 % d’entre eux, contre 28 % en 2022 et 22 % en 2021. Ensuite, sont privilégiés les débouchés offerts par le cursus (28 %), alors qu’il s’agissait du principal facteur de choix en 2022 (35 %) et 2021 (36 %). Les avis des précédents bénéficiaires représentent le principal critère pour 21 % des employés sondés (+2 points par rapport à 2022) et le prix du parcours n’est cité que par 19 % d’entre eux (+2 points).

Par ailleurs, la POEI a déjà été sollicitée par 25 % des responsables RH pour recruter sur les métiers en tension. Le recours à ProA est envisagé par 39 % de ces derniers (-4 points par rapport à 2022), tandis que 35 % ne l’envisagent pas (+10 points), et que 26 % ne connaissent pas ce dispositif (- 6 points).

Enfin, l’étude confirme que le recrutement en alternance dans le champ de l’informatique reste difficile pour 39 % des entreprises. Les mêmes difficultés sont relevées par 28 % des sondés pour les métiers des RH et de la paie et par 26 % pour la famille des professions de la vente et du commerce qui est citée en troisième position.


Extrait de News Tank RH du 9.10
 

« Un dispositif de co-construction pour les formations professionnalisantes »

(Aline Mougenot, CFTC)

 

« Sur le CPF et la co-construction, la CFTC a imaginé un dispositif pour les formations professionnalisantes destinées à faire monter le salarié en compétences dans l’entreprise.

Le salarié met sur la table son CPF et l’entreprise co-construit le projet - déjà en lui permettant d’utiliser son temps de travail pour se former puisque c’est pour répondre à un besoin de l’entreprise, d’autre part, elle s’engage à lui rembourser sa mise dans les trois ou cinq ans. Cela permet au salarié de reconstituer son capital, à l’entreprise de faire monter le salarié en compétences et de le fidéliser parce que le salarié n’aura pas envie de partir avant d’avoir récupéré son argent.

Cela reste cependant un parcours du combattant que de mettre en place ce système. Il y a encore beaucoup de leviers à actionner pour faire en sorte que les dispositifs de co-construction, celui-ci comme d’autres, se mettent en place.

 

La CFTC a dit que le CEP doit accompagner le CPF non pas parce que nous pensons que les salariés n’ont pas la capacité à choisir seuls, mais parce qu’il y a d’autres moyens de financer les formations que le CPF et le conseiller en évolution professionnelle connaît les dispositifs. Il peut accompagner les individus et non pas se substituer à leur prise de décision. »

 

Aline Mougenot, administratrice France Compétences CFTC, présidente Opco EP